L’aqueduc de la Brévenne traverse seize communes, dont Chevinay, sur 3 500 mètres et, en plusieurs endroits, des vestiges sont encore visibles.
C’était l’un des quatre aqueducs qui alimentait Lugdunum en eau. Il part de l’Orjole à Aveize, d'une hauteur de 627 mètres, pour un parcours de 70 km, suivant un dénivelé de 345 mètres. Il était souterrain dans la majeure partie de son tracé, et comportait 4 tunnels et deux siphons. Le plus important des siphons se trouvait vers Ecully et Tassin, avec une longueur de 3 500 m et une flèche de 90 m. La flèche étant le dénivelé entre le point le plus bas et la sortie du canal.
Pour résister à la pression, la canalisation réalisée en tuyaux de plomb était enrobée dans la maçonnerie. Les tunnels, dont le plus long atteint 150 m, témoignent des connaissances remarquables des Romains pour la topographie. Ils ne disposaient pourtant que de niveau à eau, de fil à plomb et de mires de visée optique.
La pente moyenne de l'aqueduc était de 1,3 pour 1000 et son débit maximum estimé à 28 000 m3 par jour. Il arrivait à Lyon, où le rampant qui amenait l'eau au réservoir de chasse est encore visible et est appelé les Massues.
Son appellation locale est le Thus, signifie le trou.
La Chute : A Chevinay se trouvait une chute de 87 m, découverte en 1999, présentant des caractéristiques uniques dans le monde romain. La pente était très forte (près de 32 %) sur une longueur de 275 m, ce qui interdisait l'usage de puits de rupture qui auraient dû être trop nombreux. Le problème de l'érosion provoquée par une trop grande vitesse de l'eau fut résolu en créant un escalier hydraulique par mise en place de poutres de bois transversales disposées tous les 2,30 m, qui constituaient chacune de petites chutes ralentissant ainsi le cours de l'eau.
Sur cette partie, le canal diffère du reste de la construction générale. Pas d'enduit d'étanchéité, mais le fond garni des plaques de gneiss bleu-vert et les côtés maçonnés pour l'encastrement des poutres. Faute de moyens pour la sauvegarde des fouilles, le chantier a été recouvert.
Pour en savoir plus sur les aqueducs, visitez la Maison d'expositions de l'ARAIRE, 23 rue de la Cascade 69510 YZERON, ou lisez "Les Fontaines de Lugdunum", (Alain Larchier), qui détaille la façon dont l'aqueduc a été réalisé.